Le dernier rapport du géant du logiciel met en lumière l’impact environnemental de l’IA sur l’environnement. Des chiffres qui battent en brèche les engagements écologiques de la multinationale. 

ChatGPT, Google Gemini ou encore Midjourney. Dire que l’IA est la dernière mode de la tech est un doux euphémisme. Mais le coût écologique de la technologie est pour le moment passé sous silence.

Entraîner un modèle d’IA nécessite en effet de très importantes capacités de calcul. Résultat : les géants de la tech se sont lancés depuis quelques années dans une frénésie de construction de datacenters. Ils les remplissent de centaines de milliers de cartes d’accélération, destinées à décupler les performances de leurs appareils, pour la plupart construites par Nvidia et particulièrement énergivores.

Jusqu’ici, l'impact écologique de ces investissements était compliqué à évaluer, les différents acteurs étant restés très discrets sur cette question – même si les observateurs l’estimaient assez élevé. Le dernier rapport d’activité écologique de Microsoft donne cependant des indices concernant les répercussions réelles de cette technologie.

Une IA gourmande en ressources

Les chiffres publiés dans le rapport sont évocateurs. En effet, les émissions de CO2 de l’entreprise ont bondi de 29 % l’an passé, avec en prime une consommation d’eau de 23 % supérieure à celle de 2022. Avec 15,357 millions de tonnes de dioxyde de carbone, Microsoft émet autant de CO2 qu’un petit pays comme Haïti. Autant dire que cette dernière publication donne un coup de canif dans les engagements du géant de l’informatique : avoir un bilan carbone négatif en 2030 et avoir compensé ses émissions carbones historiques à l’horizon 2050.

Et si une bonne partie de ces émissions sont liées à la construction de nouveaux datacenters, il ne faut pas oublier que leur consommation électrique devient extrêmement importante sur le long terme. Les besoins en énergie de l’entreprise sont tels qu’elle a embauché début 2024 une directrice des technologies nucléaires, et réfléchit même à déployer ses propres petits réacteurs atomiques.

Le cas de Microsoft est un rappel ô combien nécessaire que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, en particulier quand il s'agit d'arbitrages en écologie et profits potentiels.

François Arias

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