"Chaque année 18 millions de personnes meurent de manière prématurée de maladies cardiovasculaires" a rappelé Yann Fleureau, PDG et fondateur de Cardiologs. Ce qui en fait la première cause de mortalité au monde. Dès lors, conscientes de l’enjeu que représentent ces pathologies, nombre d’entreprises du secteur de la santé s’y attellent.
Cardiologs : mieux vaut prévenir
Salué par le Snitem en 2020, le logiciel de cette start-up française permet d’établir un diagnostic cardiovasculaire instantané. Relevées par un capteur sur le patient, les données cardiaques sont triées par le programme, puis transmises au cardiologue du patient en cas d’anomalie. Au plus près des spécificités de chaque pathologie, cette IA est totalement configurable afin d’observer des paramètres précis. Tous les mois, le patient pourra aussi consulter un résumé sécurisé de ses relevés cardiaques.
Geocoeur : chaque minute compte
Pour les situations d’urgence, plus que pour la prévention, un autre dispositif médical pourrait bientôt ponctuer les équipements urbains de nos rues. L’entreprise lilloise Géocoeur a imaginé un boîtier qui vient se poser sur les défibrillateurs installés dans les lieux publics. Rappelons ici que les chances de survie d’une personne victime d’un arrêt cardiaque ne dépassent pas quatre minutes au maximum. D’où l’enjeu majeur de ce dispositif.
Rien de bien nouveau si ce n’est que ce pacemaker se dissout dans le corps du patient
Dans un scénario où une personne appelle les urgences, les secours géolocalisent la provenance de l’appel. Ils seront également capables de savoir, où se trouve le défibrillateur le plus proche et activer le boîtier à distance. Muni d’une alerte visuelle et sonore, ainsi qu’un module de télécommunication 4G, ce boîtier devient éminemment repérable. Une fois activé, il augmentera la réactivité de toutes les parties prenantes.
Dans le cas où boîtier et défibrillateur sont dans le voisinage, mais éloignés de la victime, un passant se trouvant à proximité d’un boîtier activé saurait qu’une urgence s’est déclarée. À l’aide de son smartphone, il pourrait alors flasher un QR Code pour connaître la géolocalisation exacte de la victime afin de lui prodiguer les premiers secours grâce au défibrillateur, et peut-être lui sauver la vie.
Université de Northwestern : dispositif d’autodissolution
Aux États-Unis, des équipes de chercheurs des universités Northwestern et George Washington ont mis au point un stimulateur cardiaque. Rien de bien nouveau si ce n’est que ce pacemaker se dissout dans le corps du patient. En effet, à l’issue d’une période programmée par les médecins, les composants biocompatibles de ce dispositif se désagrègent et s’absorbent dans les fluides corporels en cinq à sept semaines. Et ce, sans la moindre intervention chirurgicale d’extraction.
Souple et flexible, ce dispositif de 250 microns d’épaisseur et d’à peine un demi- gramme permet de contourner tout acte de chirurgie supplémentaire ou de sondes invasives, en aval desquelles des infections peuvent se déclarer. Un dispositif utile pour le suivi post-opératoire des patients, puisqu’il permet de maintenir un rythme cardiaque donné avant que leur coeur ne récupère pleinement. De fait, réduire le nombre d’interventions favorise la récupération du patient, tout comme sa cicatrisation et sa capacité musculaire. Aucun doute, qu’il s’agisse du point de vue diagnostic, urgentiste ou chirurgical, les innovations sanitaires visent à nous faciliter la vie, mais surtout, à nous permettre d’en profiter plus longtemps.