A. Hubert (Ÿnsect) : "C’est aux États-Unis que nos projets de développement vont se concrétiser" - DECIDEURS MAGAZINE - Accédez à toute l’actualité de la vie des affaires : stratégie, finance, RH, innovation - SANTE FUTURE - L'édition Santé du Magazine Décideurs

Leader mondial dans l’élevage d’insectes et leur transformation, Ÿnsect ne cesse de croître depuis sa création en 2011. La start-up poursuit son essor grâce à une extension de sa série C, annoncée en octobre 2020. Antoine Hubert, son président et CEO revient sur les ambitions de ce nouveau financement ainsi que sur l’engagement économique, environnemental et social de cette entreprise française du Next 40 labellisée B Corp.

Décideurs. Pouvez-vous nous présenter Ÿnsect ?

Antoine Hubert. Nous sommes aujourd’hui leader de la production et de la transformation d’insectes dans le monde. Nous élevons et cultivons des scarabées molitors au sein de fermes verticales, nos "fermilières". Mieux connus sous le nom de ver de farine ou ver meunier, ils sont ensuite transformés en ingrédients premium utilisés pour l’alimentation des animaux de compagnie, des poissons, des plantes et demain des humains.

Chez nous rien ne se perd. Nous fonctionnons en économie circulaire totale car nous nourrissons nos insectes avec des coproduits agricoles, non utilisables en alimentation humaine, et nous utilisons aussi les déjections d’animaux pour en faire un engrais organique utilisable en agriculture bio. D’ailleurs notre ferme verticale d’Amiens est carbone négative, grâce à elle nous séquestrerons et éviterons plus de C02 qu’elle n’en émettra !

En 2020, vous avez étendu votre série C à un total de 372 millions de dollars. Comment cela s’est-il déroulé dans ce contexte particulier ? Quel est l’objectif ?

En réalité, tout était déjà signé avant le début de la pandémie. Le tour de table était bouclé en décembre 2019, à l’exception de l’acteur Robert Downey Jr, à travers son fonds Footprint Coalition. Il nous a rejoint peu après, à la suite d’une rencontre à la conférence d’un nouvel actionnaire, le Upfront Summit. Nous avons seulement fait le choix de décaler l’annonce de cette levée.

Elle nous a notamment permis de poursuivre notre développement en dépit de la crise sanitaire. Dans la continuité de notre ferme verticale dans le Jura, Ÿnsite, nous avons démarré la construction de notre vaisseau amiral à Amiens, Ÿnfarm, qui démarrera son activité à la fin de l’année. Cette unité industrielle entièrement automatisée est l’aboutissement de notre développement technologique. Elle nous permettra d’atteindre des capacités de production cent fois plus grandes que notre site actuel et donc de répondre à la demande croissante de nos clients.

"Ce tour de table nous a permis de diversifier notre base actionnariale au niveau géographique"

Une partie significative de ces financements est d’origine américaine, quels sont vos projets de croissance aux États-Unis ?

Ce tour de table nous a permis de diversifier notre base actionnariale - très européenne et un peu asiatique – en ouvrant notre capital à des investisseurs américains. Premier pays agricole au monde et premier marché mondial en matière d’alimentation animale, c’est aux États-Unis que nos projets de développement vont bientôt se concrétiser.

Nous commençons à exporter de petits volumes dans le pet food depuis notre site dans le Jura. Cependant, notre objectif à court terme est de produire sur place afin d’alimenter la demande locale et bien sûr éviter des transports longue distance. Nous préparons la suite avec l’ouverture d’un bureau à Miami et une recherche active de sites dans plusieurs régions.

Vous avez récemment fait le choix de mettre en place un actionnariat salarié. Quelles sont vos motivations ?

Cela fait partie des mesures sociales que nous mettons en place. Il est important et logique d’associer les équipes au succès de l’entreprise. Un certain nombre de salariés possédait déjà des bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE). Ce qui se fait classiquement dans les start-up, mais plus on grandit moins cela est réalisable. Par ailleurs, les élus du comité social et économique (CSE) sont également représentés au sein de l’assemblée générale.

Pour la deuxième année consécutive, vous faites partie du classement Next 40 et participez désormais au « Board impact ». Que cela signifie-t-il pour vous ?

C’est un label important qui traduit l’effort du gouvernement de mettre en avant les start-up en leur offrant une visibilité supplémentaire. Ainsi, cette année, nous avons pu participer au World Economic forum de Davos. C’est aussi l’occasion de rencontrer de grands patrons du CAC 40 pour des partages d’expériences. Enfin, cela permet de faciliter des démarches administratives grâce à des relais dans chaque administration.

La nouveauté, cette année, est la création de ce "Board impact" destiné à promouvoir la diversité et la mixité des start-up françaises dans la lancée de l’initiative "Tech for good". Pour cela, les entreprises les plus vertueuses travaillent à diffuser de bonnes pratiques à l’ensemble du Next 40 et du French tech 120. Nous sommes fiers de transmettre nos valeurs à travers cette initiative.

Propos recueillis par Béatrice Constans

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