Dans un contexte marqué par l’évolution des métiers, la Matmut souhaite renforcer la dynamique engagée en faveur d’une responsabilité sociale de l’entreprise. Olivier Ruthardt, directeur général adjoint du groupe, en charge des ressources humaines et des relations sociales, réaffirme, avec la signature d’un accord sur la QVT, que le bien-être des collaborateurs est essentiel à une meilleure performance globale.

Décideurs. Pourquoi avoir signé un accord sur la qualité de vie au travail ?

Olivier Ruthardt. Depuis des années, la Matmut mène plusieurs actions en faveur de la qualité de vie au travail, sans l’avoir formalisée, ni donné une visibilité globale à cette attention. La mise en place de cet accord a pour objectif de développer une culture de la relation, de l’attention, de la reconnaissance, qui intéresse toutes les générations. Ce sont des valeurs de solidarité, de transmission auxquelles les entreprises mutualistes sont attachées. Notre objectif était de créer une cohérence, donner la même attention à nos salariés, y compris les plus vulnérables, qu’à nos sociétaires. Nous sommes aussi convaincus qu’il faut des mesures pour veiller sur les plus fragiles, c’est une question d’éthique. Notre accord vise donc à créer des liens de solidarité et offrir une place à chacun.

Comment avez-vous obtenu l’unanimité ?

En prenant notre temps. Après avoir pris le pouls de notre climat social, par le biais de questionnaires anonymes notamment, nous avons lancé les négociations. En s’appuyant sur les résultats de cet observatoire du climat social (sur les remontées des CHSCT…), il nous est apparu qu’il était temps de s’accorder sur nos souhaits pour l’avenir. Nous cultivons la transparence et n’avons pas peur de la confrontation d’idées qui est féconde ! Il existe un profond respect entre les acteurs, certainement dû à la valorisation des parcours syndicaux. Un partenariat avec l’université Paris-Dauphine nous permet de délivrer des certificats de relations sociales. Nous considérons que nos partenaires sociaux ont aussi à nous apporter leurs sensibilités, et réciproquement, dans une démarche de progrès.

" Nous avons mis en place un "vis ma vie" pour mieux comprendre le quotidien de nos collègues"

Au quotidien, qu’est-ce que cela va changer ?

Nous intégrons de nouveaux dispositifs de feedback, de codéveloppement, etc., au sein de nouvelles formations managériales. Nous avons par ailleurs mis en place un « vis ma vie » pour mieux comprendre le quotidien de nos collègues et avons aussi installé la cabine de téléconsultation médicale H4D, un vrai service proposé à nos collaborateurs. La Matmut est dans son temps et souhaite faire changer les mentalités, en prenant le temps qu’il faut.

Cet accord s’inscrit dans la dynamique de construction d’un dialogue social exigeant. Quelles en sont les prochaines étapes ?

La mise en place du CSE (Comité social et économique). Nous ambitionnons un accord innovant, c’est très challengeant. L’égalité professionnelle est également un sujet d’actualité.

Quel est l’avenir des relations au travail ?

L’entreprise ne doit pas être un musée, elle se doit d’être vivante, ouverte et protectrice. On doit intégrer les nouvelles générations et leurs demandes, tout en gardant un lien collectif, commun. C’est le sens par exemple de notre « Agence de missions internes », qui permet aux collaborateurs qui le souhaitent, notamment des jeunes, de développer une polyvalence, en bougeant tous les deux, trois mois sur la base du volontariat, d’une mission à une autre, partout en France. Enfin, pour prendre en considération l’ensemble des changements de l’entreprise, nous avons créé, au sein de la direction des ressources humaines, une entité dédiée à l’accompagnement au changement.

Roxane Croisier