Un an après le 7 octobre, le conflit a été importé en France. Premières victimes ? Les personnes dotées d'un patronyme juif. 57% des agressions racistes et antireligieuses en France sont des actes antisémites. Si personne ne se lève maintenant, la gangrène s’étendra. L’Histoire le prouve, les Juifs sont toujours les premiers d’une liste de personnes à persécuter, faire taire ou supprimer.
7 octobre 2023, 7 octobre 2024. En une année, la géopolitique mondiale a été chamboulée. Sur la plan intérieur, le conflit s’est importé en France, conformément aux craintes initiales. Le pire est devenu réalité, l’antisémitisme est devenu quotidien. Les faits font froid dans le dos et il est salutaire de les partager.
Selon les chiffres de la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) révélés par L’Express, depuis le 7 octobre, les agressions antisémites représentent 57% de l’ensemble des agressions racistes et antireligieuses dans le pays alors que les Juifs représentent moins de 1% de la population ! D’après le ministère de l’Intérieur, dans le mois qui a suivi le 7 octobre, 1 040 actes antisémites ont été recensés, soit une moyenne de 37 par jour et de 1,5 par heure. Autre donnée, sur le premier trimestre 2024, les actes antisémites sont en hausse de 300 % par rapport au premier trimestre 2023. Pourtant, les chiffres sont sous-évalués car tous les actes ne font pas l’objet de plaintes. Contrairement aux propos de Jean-Luc Mélenchon, l’antisémitisme n’est pas "résiduel". Et son parti politique a une lourde responsabilité…
Qu’on le veuille ou non, le conflit entre Israël et le Hamas s’importe en France. Le fait d’avoir un patronyme d’origine juive a des conséquences sur le quotidien, que l’on soit pratiquant ou non, que l’on ait un lien avec l’État hébreu ou non, que l’on soutienne la politique du gouvernement Netanyahou ou non. Les premières victimes semblent malheureusement les plus jeunes. Les collèges, lycées et universités de l’Hexagone deviennent des lieux où la haine des Juifs se cristallise. Ce qui laisse présager d’un avenir sombre.
Depuis le 7 octobre 2023, les agressions antisémites représentent 57% de l'ensemble des agressions racistes et antireligieuses en France alors que les Juifs sont moins de 1% de la population !
Malgré des articles de presse cherchant à interpeller l’opinion, la grande majorité de la population ne se sent pas concernée. Fermer les yeux, regarder ailleurs, botter en touche est facile, confortable et somme toute humain. Conséquence, les personnes appartenant, parfois malgré elles, à la communauté juive, se sentent abandonnées.
Cet édito est donc l’occasion de passer un message. Les menaces et les agressions antisémites ne concernent pas "que les Juifs". L’Histoire le prouve : ils sont souvent les premiers d’une liste de gens à persécuter, faire taire ou supprimer. Qui seront les prochains visés ? Les LGBT ? Les chrétiens ? Les musulmans ? Les athées ? Les bourgeois ? Les plus pauvres ?
Impossible de le savoir. Seule certitude, si personne ne se lève maintenant, la gangrène s’étendra. Il est encore temps de faire bloc. Envoyer des petits messages de soutien ou prendre des nouvelles de personnes en première ligne face à la haine, peut paraître anecdotique, mais c’est beaucoup. D’une certaine manière, cela aide à faire rempart contre l’antisémitisme et à protéger la démocratie.
Lucas Jakubowicz