Vladimir Poutine, Jair Bolsonaro, Donald Trump et Jean-Luc Mélenchon ont poussé vers des carrières parlementaires des personnalités dont la mission consiste à brutaliser la société, décrédibiliser la fonction de parlementaire et louer le Chef. Tout sauf un hasard...
L’épisode est connu de tous les amateurs de la Rome antique : Caligula aurait nommé son cheval consul. Objectifs ? Montrer son mépris pour l’élite politique et économique, faire savoir à tous qu’un seul pouvoir s’exerçait : le sien. À leur manière, certains dirigeants politiques de notre temps agissent de la même façon. Donald Trump, Jair Bolsonaro ou Vladimir Poutine ont poussé vers des carrières parlementaires des personnalités quasi analphabètes, davantage connues pour leurs propos outranciers et leur quête du buzz que pour leur sens de l’intérêt général.
Leur mission consiste à brutaliser la société, décrédibiliser la fonction d’élu et chanter les louanges du chef. Cette stratégie grossière est traditionnellement l’apanage de la droite populiste. Mais en France, son plus fervent adepte est Jean-Luc Mélenchon. Le septuagénaire a beau avoir été élu sénateur en 1986, il semble lui aussi mépriser les représentants du peuple et ne fait pas mystère de son dégagisme, de son rejet du débat interne ou du jeu démocratique. En bon illibéral, il voue une admiration aux "leaders forts". Ce qu’il est au sein de LFI, ce qu’il rêve d’être à l’échelle nationale. Celui qui a la haute main sur les investitures insoumises a propulsé sur les bancs de l’Assemblée nationale des profils tels qu’Ersilia Soudais, Sébastien Delogu voire Louis Boyard, élus dans des circonscriptions très favorables. Il en est de même pour Rima Hassan au Parlement européen.
Jean-Luc Mélenchon a promu des personnes davantage connues pour leurs propos outranciers et leur quête de buzz que pour leur sens de l'intérêt général
Ces élus n’existent que par les polémiques qu’ils provoquent sur les réseaux sociaux, leur capacité à insulter, calomnier, se positionner de façon péremptoire sur des sujets qu’ils ne maîtrisent manifestement pas. Ce sont eux qui prennent toute la lumière et masquent le travail de députés à la hauteur de leur fonction. Face à ces dangereux saltimbanques, de nombreux citoyens réalisent que la démocratie est abîmée, inutile. D’autres se disent qu’il est facile de prendre du galon à La France Insoumise puisqu’aucune compétence intellectuelle n’est requise.
Jean-Luc Mélenchon se frotte les mains : la démocratie parlementaire est décrédibilisée, la société fracturée. En interne, il est de plus en plus entouré de médiocres qui ne lui font pas d’ombre, lui doivent tout et le suivront jusqu’au bout.
Point cocasse, ces "chevaux" semblent très fiers d’eux, se croient à l’avant-garde, s’imaginent que leur médiatisation est liée à leur talent politique. Alors ils en rajoutent pour faire encore parler d’eux, nourrir leur ego et susciter l’admiration du grand patron. Sans comprendre que celui-ci n’a que mépris pour eux. Ils se voient rois, ils ne sont que fous du roi ou idiots utiles.
Lucas Jakubowicz