Virée de Reconquête, l’eurodéputée vient d’annoncer la création de son propre parti. Baptisé Identité-Libertés, il compte reprendre le "fonds de commerce" de Reconquête ! et participer à l’union des droites. Le mouvement débarque sur un marché concurrentiel…
Et un de plus ! Après le RN de Marine Le Pen, Reconquête ! d’Éric Zemmour, Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan, Les Patriotes de Florian Philippot, l’UDR d’Éric Ciotti, la droite nationaliste française compte un nouveau parti politique.
Union des droites, le retour du serpent de mer
Nom ? Identité – Libertés. Chef ? Marion Maréchal qui se met à son propre compte. Dans une interview accordée au Figaro le 8 octobre, elle détaille le socle idéologique de son mouvement. Côté identitaire, elle veut "défendre notre identité, avec la réduction drastique de l’immigration, le refus de l’islamisation ou encore l’affirmation de notre héritage chrétien". Côté libertés, Marion Maréchal souhaite protéger "la liberté d’expression", "la liberté de conscience", "les libertés économiques" et "la liberté scolaire". Son libéral-conservatisme est résumé dans la formule suivante : "Je veux porter la voix d’une droite civilisationnelle qui soit à la fois anti-woke, anti-assistanat, anti-racket fiscal en rompant avec le socialisme mental qui guide depuis trop longtemps les comptes publics".
Son mouvement souhaite également participer à un serpent de mer dans l’histoire de la vie politique française : l’union des droites. La députée européenne nourrit l'ambition de "porter la voix de ceux qui m’ont fait confiance aux européennes et aspirent à l’union, mais aussi la voix des orphelins de droite, comme ceux qui ont cru en Philippe de Villiers ou François Fillon (…). Il faut convaincre ces Français de droite, voire du centre-droit, qui ont refusé de faire barrage en s’abstenant, mais qui, pour autant, n’ont pas franchi le pas".
Reconquête sans Éric Zemmour
Nul besoin d’être un expert en politique pour comprendre que Marion Maréchal reprend entièrement le programme d’Éric Zemmour. La manœuvre ressemble à une vendetta puisqu’elle souhaite marginaliser l’ancien journaliste avec qui les relations, notoirement mauvaises, ont abouti à une exclusion du parti dont elle était pourtant tête de liste aux européennes.
Dans son interview, elle règle d’ailleurs ses comptes avec le fondateur de Reconquête ! dont "la posture l’a enfermé dans une impasse politique contreproductive pour notre pays". Elle déplore également que, durant les européennes, "la direction de Reconquête ! souhaitait faire de Jordan Bardella notre principal adversaire quand je souhaitais m’attaquer d’abord à la gauche. Cette promesse d’union a été définitivement reniée quand ils ont fait le choix de présenter un maximum de candidats face à la coalition RN-Ciotti".
Quelles troupes ?
Le parti de Marion Maréchal est parvenu à attirer une partie des cadres de Reconquête ! tels que les députés européens Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu. À l’Assemblée nationale, elle peut compter sur trois proches apparentés au groupe RN : Thibaut Monnier (Drôme), Anne Sicard (Val-d’Oise) et Eddy Casterman (Aisne). Tous ont relayé avec enthousiasme le lancement d’Identité – Libertés.
Pour les amateurs de records, signalons que Guillaume Peltier est le responsable politique en activité qui a le plus changé de partis : Front national de Jean-Marie Le Pen, MNR de Bruno Megret, MPF de Philippe de Villiers, UMP, Reconquête puis Identité et Libertés.
Lucas Jakubowicz